Monuments historiques
Ancien prieuré fontevriste :
Au Moyen Âge, le village de Fongrave est le siège d’un monastère de fondation royale. Il s’agit de l’abbaye de Fontevrault, à laquelle appartient l’ancienne chapelle d’un couvent de jeunes filles nobles.
Elle est construite au XIIe siècle ou au XIIIe siècle, sur les rives du Lot. Victime des combats lors de la guerre de Cent Ans, elle est également ravagée pendant les guerres de Religion ; d’abord en 1574, puis en 1586, le prieuré est attaqué par les troupes protestantes de Geoffroy de Vivans et le bâtiment est détruit.
Les religieuses occupant les lieux se voient obligées d’investir une portion de l’église paroissiale Saint-Léger, le temps des réparations. Les bâtiments monastiques sont reconstruits dès 1591. On leur adjoint le logement des confesseurs dit « maison de l’Habit ».
Guiraud, maître maçon de la région, réalise en 1651 le « dortoir du Saint-Sacrement », qui est remanié dès 1668 en même temps qu’une grande partie de l’édifice.
Pendant la Révolution française, le 14 mai 1790, un décret ordonne la mise en vente des biens du clergé afin d’enrichir les finances de l’État. Le prieuré et toutes ses dépendances sont donc mis en vente.
En grande partie détruit avant 1837, il devient pour moitié propriété de la commune, et pour l’autre propriété privée.
Au cours de restaurations qui ont lieu à la fin du XXe siècle, le presbytère est transformé en centre d’hébergement nautique. De la chapelle, en mauvais état de conservation, il ne reste qu’une galerie du cloître. Une partie du prieuré est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1996.
L’église paroissiale Notre-Dame
L’église paroissiale Notre-Dame, édifiée au Moyen Âge, sur les coteaux de Fongrave, remplace provisoirement au XVe siècle l’église prieurale du couvent fontevriste détruit lors des conflits de la guerre de Cent Ans. Telle est l’une des premières fonctions de l’édifice, partagé entre les fidèles de la paroisse et le prieuré.
Au XVIe siècle, après les guerres de Religion, l’édifice est en partie détruit. Il est peu à peu reconstruit, mais il faut attendre le milieu du XVIIe siècle pour que le gros œuvre soit achevé, essentiellement grâce aux dons de l’évêque de Condom, Jean d’Estrades.
En 1714, une notification du Grand Conseil déclare le chœur ainsi que le maître-autel de l’édifice acquisition des religieuses du prieuré.
L’église, désormais dédiée à saint Léger, est en 1749 dans un très mauvais état. Vers 1820, l’architecte Delbrel entame une campagne de restauration. Les reconstructions se poursuivent vers 1893, avec l’édification de chapelles latérales et le remaniement de la nef.
Aujourd’hui, l’église paroissiale Saint-Léger est en très bon état de conservation et le culte y a toujours lieu. Elle est inscrite aux Monuments Historiques depuis 1996 et abrite un retable du XVIIe siècle, réalisé à la demande des religieuses fontevristes.
Chapelle Notre-Dame de Tout Pouvoir
La chapelle serait élevée vers 1740, dans le bourg de Fongrave, à la demande des villageois qui souhaitent stopper une épizootie en dédiant l'édifice à Notre-Dame-de-Tout-Pouvoir. La chapelle est alors construite au nord du village, au milieu d'un carrefour avant d'être déplacée.
L'agrafe composant la clé de voûte de l'entrée est ornée d'une inscription notant la date de 1749 comme année de construction de la chapelle à la demande du consul. C'est à cette époque que l'édifice acquiert une statue polychrome représentant une Vierge à l'Enfant mesurant plus de 1,50 mètre de hauteur.
L'implantation de l'édifice en plein carrefour commence à gêner la circulation de la commune dans laquelle les voies de communication se développent en cette fin de XIXe siècle.
En 1898, il est décidé que la chapelle doit être déplacée sur le bord de la route. L'édifice est entièrement démonté, puis remonté en 1899. Suite à ces grands travaux, il conserve son plan simple d'origine ainsi que son voûtement en berceau.
Fortement endommagée, la chapelle Notre-Dame-de-Tout-Pouvoir est restaurée en 1992, avant d'être inscrite le 19 avril 1996 aux Monuments Historiques.
La découverte d’un bracelet en bronze daté de l’Âge du Bronze final témoigne d’une occupation protohistorique de ce village élevé dans une vallée, sur les bords du Lot. Cette date marque le début du développement du village à travers les âges.
Aux XIIe ou XIIIe siècles est construite le long de la rivière une abbaye dépendante de celle de Fontevrault. Elle favorise ainsi le développement du village.
Puis Fongrave subit de graves dommages durant les guerres de Religion. Le village est attaqué en 1586 par les troupes protestantes de Geoffroy de Vivans et l’église paroissiale est totalement détruite.
Selon le cadastre napoléonien de 1807, la présence des croix de Saint-Roch et de Michelet témoignerait de la présence d’une sauveté, une zone de refuge assurant aux villageois la protection du seigneur.
Une étude plus ancienne, de 1790, montre que la navigation fluviale est particulièrement florissante à cette période. Mais son développement est de courte durée. Le commerce s’arrête en effet au XIXe siècle, arrêtant ainsi une expansion démographique alors en plein essor.
Fongrave se situe loin de l'agitation routière, bénéficie d'un environnement calme et tranquille, dans un habitat dispersé. Cependant, le taux démographique remonte peu à peu grâce à la proximité de Villeneuve-sur-Lot et à l’aménagement d’activités nautiques sur le Lot.